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LA DECOSTERATTITUDE vol. II
6 décembre 2008

UNE EPOQUE FORMIDABLE...

Une_Epoque_formidable

Mon modèle depuis toujours? Une ado qui passe par hasard devant un tournage en allant au lycée, à Stains (93). Surtout quand c'est le tournage du film "une époque formidable" de Jugnot et qu'elle croise ce dernier, ainsi que Ticky Holgado, Richard Bohringer et Roland Blanche. La cerise sur la gateau: quand cette jeune fille se fait accepter un othographe de la part de mister Jugnot. Cette ado c'est ma soeur et elle a tout mon respect et mon admiration depuis mon enfance grâce à ce tournage.

A chaque fois que j'allais chez elle, je lui demandais de me raconter ce moment, comme on demande à ses grand-parents de nous raconter une histoire avant de se coucher.

Le seul détail qui l'a fait baisser dans mon estime: avoir perdu l'othographe. Mais bon dieu! Si elle me l'avait confié, croyez-moi que je n'aurai jamais perdu ce précieux bout de papier. Il aurait trôné fièrement sur mon armoire, aux côté des affiches que j'ai dessiné moi-même (crayon de papiers et feutres). Quand on me demandait de faire un dessin à l'école, j'inventais toujours une affiche ou bien j'en reproduisais une, sur la base de mes souvenirs, sans jamais oublier le générique en bas de l'affiche (les fautes d'orthographe en plus).

Pendant des années, j'enviais ma soeur qui a assisté à un tournage sur le chemin de son lycée. J'aurai tellement voulu que ça m'arrive en allant à l'école de Vernon. Et je l'ai souhaité tellement fort que c'est arrivé, un jours, il y a une semaine pour être plus précis. Juste sur le chemin du CLCf, à deux pas de mon école, Jean-Pierre Jeunet HIMSELF tournait sur le pont de crimée, que je traverse deux fois par jour minimum pour tourner son nouveau film: MIC-MAC A TIRE-LARIGOT avec Dany Boon entre autre. Attendez, je vous raconte:

Un lundi matin, je sors du métro pour traverser l'avenue de flandre. Une fois que j'arrive rue de crimée (réputée pour ses dealers et ses violences auxquelles, je touche du bois, je ne fûs encore jamais victime n'y allant jamais la nuit hé hé!) je vois au bout de la rue, au niveau du pont, un grand drap noir étendu verticalement. Mon dieu, serait-ce un accident!?! Un accident bien moche avec des cadavres si monstrueux au point de dresser un si grand drap dans ce seul dessein de ne point assouvir les curiosités des badauds parisiens?

Je poursuis ma route et je vois plein de gens agglutinés. Je vois les projecteurs. On tourne. Sans doute un film d'école, le CLCF étant à deux pas. Je m'approche et je vois un homme déguisé en femme, avec un vieux casque sur une vieille motocyclette dévallant les marches du pont pour accélérer sur le quai de loise. COUPEZ! Y'a bien trop de matos et de monde pour que ce soit un film d'étudiant. Et puis ça m'étonnerai que Jean-Pierre Jeunet (réalisateur de DELICATESSEN, LE FABULEUX DESTIN D'AMELIE POULAIN, ALIEN LA RESURECTION, UN LONG DIMANCHE DE FIANCAILLES) retourne à l'école pour apprendre la technique.

pont_crim_e

C'est arrivé. Tard, certes, mais c'est arrivé. Un putain de film se tourne sur le chemin de mon école. Et Jean-Pierre Jeunet en plus! Ils tournaient là pendant sept jours. A chaque inter-cours et même pendant trois après-midi de libre, j'ai regardé l'équipe bosser, comme un vrai badaud, salivant devant ce métier que je convoite depuis ma plus tendre enfance. Quand je vois l'ambiance d'un tournage, le travail que ça demande, j'ai de plus en plus envie de faire du cinoche, même si c'est dur et que les lendemain ne sont jamais sûrs (mais en ces temps de crise, n'est-ce pas le pain quotidien de tout français lambda?)

Ils ont beaucoup taffé: un dérapage sur les quais, une voiture qui éclate un mur au bord de l'ourqc, un fourgon avec des "men in black" version GIGN armés jusqu'aux dents, Michel Crémadès courant après Dominique Pinon, une voiture brûlée qui tombe du pont... Ce n'est pas le tournage d'un Joséphine Ange Gardien, c'est du lourd (je dis ça mais je serai bien content de travailler sur un téléfilm :p)

Je n'ai plus à envier ma soeur et pourtant... Je continue. Et c'est tout à fait légitime.

Si le titre de cet article est "une époque formidable", ce n'est pas seulement en rapport avec ce film qui est un véritable symbôle, mais bel et bien parce que ce moment de ma vie était une époque formibable, celle où j'allais souvent en vacs chez ma soeur, quand on partageait de grands moments ensemble. C'est elle qui m'a fait découvrir les sous-doués et Ghostbusters II (j'ai vu le 2 avant le 1). J'ai vu ce film le soir, inutile de vous dire qu'il était quasiment impossible de m'endormir sans crainte d'être kidnappé par Vigo, le "méchant" fantôme du film qui nous fixe depuis sa peinture:

ghostbusters2vigo 

J'étais très fièr: c'était une très belle femme (elle l'est toujours), physiquement on se ressemble beaucoup (ce n'est pas pour dire que je suis beau, fô pas déconner :p): Bah oui, moi qui était élevé comme un fils unique, avoir une soeur c'était important, alors en plus si on se ressemble... Et puis elle était plus vieille que moi. Beaucoup plus vieille: 15 ans de plus. Je pouvais alors pieuter chez elle régulièrement, c'était des vacances géniales! (elle avait CANAL+, mon rêve!) Comme c'est une femme très active, elle m'enmenait partout: à Paris dans le métro, chez une amie... On allait se promener, on est allé au Parc Astérix (mon tamagoshi est mort ce jour-là, l'ayant oublié le temps de cette journée au milieu de ses cacas. J'adorais ce jeu mais ça me faisait mal au coeur de le voir mourir, vieux, au fond de son lit). Je me rappelle même être passé devant un cinéma qui avait pour affiche: LE PLUS BEAU METIER DU MONDE. Je voulais allez le voir car, en fin connaisseur de comédie que je devenais à ce moment même, il m'avait l'air bien intéressant. On n'y est pas allé. Shit... J'm'en fous, je savais que je l'enregistrerai trois ans plus tard sur TF1 (c'est fou, je m'en rappelle avoir pensé ça, putain... tant de souvenirs sur de si petits détails...) Elle était mariée et je venais dans l'appartement de vacances du couple en été, à Villers-sur-mer, juste devant la plage.

Que du bon temps. Sans mes parents et avec une soeur géniale. Quand j'avais envie de pisser, j'allais dans la mer avec ma soeur et je faisais pipi tout en faisant semblant de jouer avec elle alors que ma concentration était ailleurs.

Dans la mer, il y avait une sorte de jetée. Il était interdit de monter dessus (ça glissait). Je prétextait une envie pressante pour aller seul dans l'eau. Mais très rapidement, l'envie me prit de m'y balader. Ce que je fîs, tendis que le surveillant me sommait de descendre avec son méga-phone. Je plonge, sous les sifflets, pour regagner la berge, où je m'amusait à jouer les jean-claude dusse. Je faisais semblant d'être distrait par quelque chose vers la plage pour tomber quand une vague m'atteignait dans le dos.

Mais lorsque je décidais de rejoindre ma soeur, je m'aperçu qu'elle avait disparu. Ou plutôt que je ne la voyais plus. J'étais perdu (beaucoup trop de rimes en u). Je traversais la plage de long en large. Rien. Une bande de roumains (ou de gitans) m'a receuillit pendant un quart d'heure. Ce qui m'avait attiré était le grand trou qu'ils avaient fait dans le sable. J'étais impressionné devant une telle prouesse, moi qui ne parvenait jamais à creuser un trou plus grand que la moitié de mon avant bras.

Ma soeur m'a repéré, a remercié les gitans et on est parti. "J'ai eu les jetons, je te raconte pas. Si on t'avais pas retrouvé, c'était même la peine que je retourne voir les parents: je signais mon arrêt de mort" elle me disait, main dans la main. Elle ne me fît jamais part de l'épisode de la jetée. Au retour, dans la voiture, on a croisé sur la route les roumains (ou les gitans ^^) qui rangeaient leurs affaires dans leur automobile, sur le bas-côté. Mon beau-frère -qui détestait les gitans (et les roumains)- leur gueula une insulte. "Mais t'es con! C'est eux qui ont trouvé Thibault quand je l'avais perdu, c'est des gens cool!" lui dit ma soeur. Je m'étais callé au fond de mon siège pour que mes "sauveurs" ne me reconnaissent point, alors que la ceinture de sécurité me faisait mal au cou. Je ne grandissais pas assez vite à mon goût (non, j'vais m'abstenir de faire des rimes en "ou") et je pensais que je ne serai jamais adulte, que je serai emprisonné à vie dans cette peau (et cet âge) d'enfant. Et donc, que la ceinture de sécurité ne se poserait jamais sur mon épaule mais qu'elle m'iriterait la peau de mon cou pour toujours.

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