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LA DECOSTERATTITUDE vol. II
16 décembre 2008

CANAL+, mon amour...

Le premier mot que j'ai sû écrire, c'était "CANAL+".

Le premier mot que j'ai sû écrire n'était ni mon prénom, ni mon nom de famille, ni "papa" ni "maman" mais "CANAL+".

J'en connais la raison: j'épluchais les magazines télés, je regardais les photographies des films diffusés et des émissions du moment. C'était en 1994 ou 1995 sans doute. Toujours est-il que j'étais fasciné par les chaînes de télé et surtout par leurs logos. Et j'avais un sacré coup de coeur pour celui de CANAL+, à cette époque où son logo était classe:

canal__ancien_logo

La police de nom "CANAL+", cette ellipse et ses couleurs... Et il n'y avait pas que son logo que j'adorais: la chaîne aussi! Je lui vouais une véritable adoration pour plusieurs raisons:

1°/ Cette chaîne passait tous les films deux ans après leur sortie, soit une année avant la diffusion sur les chaînes hertziennes.

2°/ Elle proposait des rediffusions des films programmés: à la fin du film, un tableau s'affichait avec son titre, l'année de sortie, le nom du réalisateur et toutes les dates et horaires de redifusion sur la chaîne.

3°/ Que d'émissions cultes: Nulle part ailleurs, Objectif Nul et caetera...

4°/ Ils passaient les meilleurs cartoons le dimanche soir avec "ça cartoon".

Et puis, le fait que c'était une chaîne que je n'avais pas, donc l'inconnu, m'attirait beaucoup. Et puis j'adorais ce concept de "crypter" les films diffusés. Souvent, je restais devant mon téléviseur avant le début du film en me disant: "si ça se trouve, ils vont lancer le film et vont oublier de le crypter, je pourrais me regarder au moins le début du film en clair!". Mais ça n'est jamais arrivé, à mon plus grand désarroi.

C'était à une époque où des films comme "les visiteurs" passaient en boucle encore en 1997 ou 1998 sur la 4. D'ailleurs, quand je savais que CANAL+ diffusait "les visiteurs", je le regardais en crypté. Connaissant le film par coeur, je reconnaissais les scènes et je comprenais les dialogues. A ce sujet, j'ai fais une découverte à cette époque: on peut très nettement comprendre les dialogues en crypté quand on les connait, c'est assez ouf d'ailleurs. Quand j'inventais des petites scènes, je me les jouais en mode "normal" (genre diffusion sur TF1) après l'avoir joué en "crypté" en faisant avec ma bouche (pour faire les dialogues) "chrikrchoutitikipchikiti", ce qui amusait beaucoup mes camarades. Quand je dessinais des affiches de films que j'inventais, je ne manquais jamais de mettre en dessous: "une co-production les films A2 (à condition que mon film sorte dans les années 80, s'il était récent, c'était France 2 productions) les films Decoster, avec la participation de CANAL+". A cette époque, la 4 co-produisait la majeure partie des films français. La prochaine fois, quand vous regarderez un film français des années 90, vous lirez toujours "avec la participation de CANAL+" et même encore maintenant (ou alors ce sera "avec la participation de TPS Star" ou "M6")

En écrivant ces lignes je me rends compte, et ce depuis le début de mon blog, que les films ont toujours eu une immense importance dans ma vie. Et comme je les regardais à la télé ou en K7, les chaînes télés avaient une place de choix. Et CANAL+ était ma chaîne préférée. D'ailleurs, c'est en crypté que j'ai vu, en rediffusion en 1996 ou 1997 la fin du film, "le chateau de ma mère" (avant de le voir en entier et en clair sur TF1 l'année suivante).

J'ai toujours voulu avoir cette chaîne pour enregistrer les films deux ans après leur sorties et surtout car ils étaient diffusés dans leur format original, au contraire des autres chaînes. Par exemple, TF1 laissait le générique de début d'un film en 2:35 (les grosses bandes noires en haut et en bas de l'écran de votre téléviseur) puis formate le film en 1:85 (petites bandes noires) jusqu'au générique de fin (ma soeur avait enregistrée la première diffusion de "l'opération corned beef" sur TF1 et ils l'ont passé en format 1:66: c'était une horreur!). Pour les néophytes, une précision s'impose (c'est dur à expliquer): quand un film est en 2:35, on coupe un peu sur les côtés gauches et droites de l'image pour le passer en 1:85, ce qui charcute donc le film. Et s'ils le laisse en 2:35 pour le générque, c'est pour lire les noms (puisque l'image est coupée sur les côtés, si un nom prend tout l'écran, on ne peut pas le lire en entier).

Malgré mes demandes incessantes, mes parents n'ont jamais cédés. Et pourtant, ce n'était pas faute d'avoir d'essayé... Je me fabriquais avec des boîtes en carton des décodeurs CANAL+. Je les paignait en noir et je collais au dessus le logo que j'avais découpé dans le magazine télé. Mon beau frère avait un décodeur CANAL+ et à chaque fois que j'allais chez lui, j'admirais ce sésame, cet objet de toute beauté que je convoitais tant.

Certains enfants de mon âge contruisait des voitures, d'autres des fusées, moi c'était des décodeurs CANAL+.

d_codeur_canal__2

C'était à cette époque où "CANAL+ cinéma"; "CANAL+ décalé" ou encore "CANAL+ family" n'exitaient pas. C'était: "CANAL+ rouge"; "CANAL+ bleu"; "CANAL+ jaune" et "CANAL+ vert". Et mon beau-frère me faisait croire qu'ils passaient les films, selon la couleur de la chaîne, en bleu et blanc, en rouge et blanc... Mon admiration était alors croissante! Mais j'étais berné. C'était pô vrai. Salaud mon beau-frère... ;) D'ailleurs, ce vile personnage avait un enregistrement des "visiteurs" qu'il avait chopé sur CANAL+, et elle avait pour particularité de passer en crypté (avec le son normal) lors d'une scène: quand Jacquard tape à la porte de la chambre dans laquelle se sont enfermés Godefroy et Jacquouille pour entrer dans le passage souterrain du château. A chaque fois que je revois cette scène, je pense à mon émerveillement devant l'enregistrement de mon beau-frère lors de ce moment.

J'aurai tellement aimé l'avoir cette K7. Mais elle moura dans un magnétoscope qui explosera, à l'instar de la voiture de Béatrice transformée en choufleur.

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