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LA DECOSTERATTITUDE vol. II
9 décembre 2008

Thibault le Nazi

Quand j'étais petit, j'étais un tueur. Ou plutôt un assassin. Désormais, je ne peux tuer aucun insecte et pourtant...

Quand j'habitais dans une maison avec un grand jardin, j'étais un nazi. Un nazi de la pire espèce, à la limite du docteur Mengele.

mengele

(sans doute dans une vie antérieure, je fûs cet être ignoble)

Quand je soulevais une brique sur ma terrasse, une horde de cloportes s'évadait. J'en profitais pour sélectionner arbitrairement un ou plusieurs cloporte dans cet unique dessein de les écraser ou bien, tout simplement, poser la brique à la verticale puis la laisser tomber. Quelques cloportes survivaient, avant d'exploser avec un pétard, bouquet finale de cette shoah (non, je préfère dire holaucoste. Shoah ça fait trop... trop juif!).

Encore les cloportes, ça allait. C'était surtout les pince-oreilles qui trinquaient, et sévèrement c'est moi qui vous le dit. Il y en avait plein dans mon jardin. Si je n'ai jamais versé de sel sur un ver de terre, j'ai déja pratiqué quelques expériences avec les pince-oreille, un peu comme un docteur Mengele à Auschwitz. J'avais (et j'ai toujours) une boîte en fer "Lion" (la marque de chocolat). Je pris un cloporte et je l'enfermais dans la boîte (en ayant percé quelque petit trous pour qu'il puisse respirer...)

Au départ, je n'étais pas parti d'une mauvaise intention: j'avais pour objectif de l'élever. Je lui avais même mi quelques goûtes d'eau et un bout de plante (que j'avais arraché in extremis dans la cuisine avec succès). Je l'ai laissé une journée. Quand je suis rentré de l'école le soir, il avait un peu mangé la plante (il y avait quelques petits trous autour). Dès que j'ouvrais le couvercle, il montait pour prendre le large. Mais je refermais prestemment le couvercle, ne lui laissant aucune chance. Aucun espoir. No hope comme dirait nos amis d'outre-atlantique.

Mais le soir-même, j'avais décidé de ne pas lui laisser la vie sauve. Une exécution en bonne et dûe forme. Je pris ma trousse d'où je sortais mon ciseau. Et avant de décapiter la victime, je décidais de faire une petite expérience (mon côté docteur mengele voyez-vous). Je décidais de la couper en deux pour voir s'il surporterait cette barbarie. Je le fais. J'écrase plus que je ne coupe vu la grosseur de la lame. Il est toujours vivant, le pauvre. Il court dans tous les sens, monte la paroie. Je seccoue la boîte, il tombe mais il retente toujours sa chance. J'eus honte de moi. De quel droit pouvais-je torturer cet insecte? Il ne m'a rien fait de mal! Dans un élan de grande compassion, je lui écrasais la tête. Ce pince-oreille n'était plus.

pince_oreille

(c'est jaune quand on leur écrase l'abdomen)

Ce fûs ma dernière expérience nazie. Et j'en ai eu croyez-moi. Comme lorsque j'écrasais les chenilles sous des briques ou quand je noyais des escargots dans une flaque d'eau. Mon jardin longeait un chemin en terre sur lequel passait le tracteur de l'agriculteur, dont le poulailler était juste devant notre grillage, de l'autre côté de ce chemin. Et quand le tracteur passait sur ce chemin de terre (trois fois que j'écris le mot chemin), ça faisait d'énorme trous qui se remplissaient d'eau les jours de pluie. Et après la pluie, les escargots pointent le bout de leurs coquilles. Alors, en ces temps grisâtres, j'en écrasais certains, les autres je les balançais dans la flotte. Souvent, je les prenais dans ma main mais ils ne sortaient pas de leur coquille, alors je les balançais dans les flaques d'eau. Et je les voyais sortir au maximum de leur possibilité, cherchant désespérement à respirer! Je ne pouvais rien faire, étant derrière le grillage de mon jardin: c'était un bon alibi mais une véritable non-assistance à personne en danger. Enfin, on est plus proche de l'homicide volontaire quand même.

Sinon, y'avait aussi mes action man que je pendais. Je ne sais pas pourquoi mais j'étais fasciné par les pendus. Je me rappelle avoir envoyé (j'avais 7 ans) un sujet de roman qui s'appellait "le secret du pendu", à l'auteur des Chairs de Poule (livre qui ne me faisait pas peur mais que j'adorais): R.L Stine. Il ne m'a jamais répondu, l'enfoiré (bizarre...) et en plus j'avais plagié le titre d'un roman existant dans la série Vallée Fantôme que j'adorais encore plus. Je les ai toujours ces bouquins, avec les Marcantours (géniaux), les Mystéria (formidables) et les Hopital Urgences (nul). 

Ce n'était pas pour faire du mal à mes action man que je les pendais mais pour reproduire des scènes de film. Je les pendais souvent depuis la base des barreaux de mon escalier. Parfois, je les faisais tomber en chute libre (sans corde) en ayant pris le soin de mettre un coussin en dessous. Je réglais ces cascades avec grande minutie. On s'amuse comme on peut.

Je rêvais de savoir faire les noeuds coulants, chose que je ne sais toujours pas faire. Je prenais les cordons de vieux joggings (et oui, cette époque où l'on grandissait et qu'on ne pouvait plus porter certains vêtements devenu trop petits...) Je faisais un noeud que je me mettais autour du cou de mon action et je le laissais tomber. Le choc était terrible. J'adorais ça et je ne sais toujours pas pourquoi. Sans doute un psy pourrait-il m'éclairer sur le sujet.

action_man_nah

J'adorais les pendus au cinéma. La scène où Ugolin se pendait dans Manon des Sources, je me la repassais en boucle. Je pourrai vous parler de la scène du pendu dans le 3ème Fantômas mais bon... Pour être franc elle ne m'intéressais pas sur le plan "morbide". Parcontre, je me bidonne toujours autant devant mais ce n'est pas dans le contexte.

Je pendais mes action man et pourtant j'en prenais grand soin. Avec mes feutres, je les maquillais. Attention, pas comme une petite fille qui maquille ses poupées. Non, non... Moi, je leur dessinais des coquards avec mon feutre violet, du sang avec mon feutre rouge et une moustache ou une barbe avec mon feutre noir. Je les trouvais toujours moins beau imberbes. Eux aussi ils en prenaient plein la gueule: entre les bagarres et les accidents de voitures; sans oublier les chutes libres depuis l'escalier... Ils ont eu une vie assez remplie.

Mais ils ont passé de bon moments avec moi je pense. Même quand je leur écrasais la tête dans mes kinder pingui.

kinder_pingui

J'espère qu'ils appréciaient leurs envols dans le ciel avec leur parachute. Et oui, mes parents m'avaient acheter le parachute action man. Et il fonctionnait! Je voulais que mes parents m'achètent une barbie pour former un couple avec mes bonshommes, afin de reproduire des scènes "torides" mais ils n'ont jamais voulu et je les comprends. De toute façon, je m'en foutais. Ma voisine me les prêtait. Gniark gniark!

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Commentaires
M
T'as du te régaler en voyant ce pendu braillant et tout frétillant dans "L'échange". ^^<br /> <br /> (Surtout que ce plan est interminable...)
LA DECOSTERATTITUDE vol. II
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